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Le blog d'une famille formidable
11 janvier 2005

Une heure...

Voici une prose de notre tonton winnie international :

Une heure que le sang me monte à la tête.
Une heure que mon coeur bat la chamade.
Une heure que je l'entends, prêt à exploser, rendant mes oreilles sourdes aux bruits qui m'entourent, les rendant presque douloureuses.
Une heure que mes mains sont moites, tremblant de cette manière que je déteste, comme si le calme m'était à jamais interdit.
Une heure que je sens l'excitation monter en moi, dans l'attente de ce moment tant redouté.
Une heure que je suis seul, figé dans mes pensées.
Une heure qu'elles n'arrêtent pas de tourner, faisant défiler mes angoisses et mes peurs, mes aspirations, mes doutes, mes pleurs, tout ce que je cache, les choses les plus intimes, les plus infimes, celles dont on se dit qu'il ne faudra jamais les montrer sous peine d'être trop exposé, ces sentiments de vulnérabilité...
Une heure, c'est presque une éternité.
Une heure que j'ai levé les yeux de mon bouquin, m'extirpant de cette rêverie agréable dans un monde qui ne sera jamais le mien.
Une heure à observer, épier, guetter, attendre quelque chose, un signe, une attitude, un regard, que sais-je !
Une heure que j'ai posé ma bière, laissant ses reflets ambrés jouer avec la lumière douce du bar.
Une heure que je ressasse ce goût dans ma bouche, cette légère amertume à laquelle je pensais être habitué, et qui maintenant se dévoile sous un jour nouveau.
Une heure que je ressens le froid de l'hiver au dehors imprégner ma chair, bien que le radiateur soit prêt de moi...
Une heure... Dieu que c'est long une heure ! J'en ai pourtant passé, des heures, à ne plus savoir quoi en faire, des heures d'ennui, dans des salles de classe, d'attente, de réunion, tout ces endroits où déjà mes idées vagabondaient, cherchant refuge de ce terre-à-terre que j'abhorre... Et pourtant, là, je suis rattrapé, la vie se rappelle à mon bon souvenir, de manière cinglante, comme pour me châtier de mes années de vagabondage...
Une heure, et j'hésite encore, m'imaginant un dialogue harmonieux, ou bien un monologue pitoyable, passant en revue tout ce que je peux connaître de la palette des réactions humaines, l'amusement, la colère, l'ennui, le dégoût, la joie même ! Mais surtout pas l'indifférence, non, ce serait pire que tout. Je vois déjà trop cette attitude envahir mes congénères, où que mon regard se porte, ici, en cette heure, c'en serait plus que je ne saurais supporter.
Une heure que je repasse en boucle le film de mes aventures successives, les joies et les peines, les espoirs renouvelés et anéantis, toutes ces filles et femmes que l'on finit par englober dans une dénomination réductrice, "les autres", malgré leurs différences... Que m'ont-elles apportés ? Des leçons ? En quelque sorte.
Une heure... Et pourtant elle n'est arrivée que depuis une minute.
Et bien que je sache que c'est maintenant ou jamais... J'ai peur. Terriblement peur. Mais je ne tiendrais pas une heure de plus... Ce n'est plus le moment de tergiverser !
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